UKRAINE: LA RUSSIE FRAPPE LA BANLIEUE DE KYIV, AVANCE DANS LES RUINES DE MARIOUPOL
(Reuters) - Les forces russes ont frappé samedi la capitale Kyiv ainsi que d'autres grandes villes d'Ukraine, mettant à exécution leur menace de lancer d'autres attaques contre des villes ukrainiennes, après le naufrage du navire amiral russe en mer Noire.
Dans le port assiégé de Marioupol, théâtre des plus violents combats et de la pire catastrophe humanitaire que le pays ait connu depuis le début de la guerre, les troupes russes ont poursuivi leur avance à marche forcée, espérant compenser ainsi leur échec à s'emparer de Kyiv.
"La situation est très difficile" à Marioupol, a déclaré le président ukrainien Volodimir Zelensky au portail d'information Ukrainska Pravda. "Nos soldats sont bloqués, les blessés sont bloqués. Il y a une crise humanitaire (...) Malgré tout, les gars se défendent."
Le ministère russe de la Défense a annoncé qu'il n'y avait plus de soldats ukrainiens dans l'ensemble du périmètre de Marioupol, à l'exception de quelques combattants dans l'usine sidérurgique Azovstal, où des affrontements récurrents ont eu lieu.
Dans un post en ligne, le ministère a ajouté qu'en date du 16 avril, les pertes parmi les forces ukrainiennes déployées dans la cité portuaire dépassaient 4.000 personnes, selon l'agence russe RIA.
Lors des frappes sur la capitale ukrainienne, une personne a été tuée et plusieurs autres blessées, a déclaré de son côté le maire de Kyiv, Vitali Klitchko, lors d'une conférence télévisée.
Une explosion a été entendue aux premières heures de la journées dans le quartier de Darnytskyi, dans le sud-est de Kyiv. Selon Moscou, la frappe a touché une usine de réparation de véhicules blindés. Le maire de Kyiv a précisé que des secouristes et des médecins travaillaient sur le site, mais n'a pas donné plus de détails.
Selon l'armée ukrainienne, des avions de guerre russes ont décollé de Biélorussie et ont également frappé la région de Lviv, près de la frontière polonaise, où quatre missiles de croisière ont été abattus par les défenses aériennes ukrainiennes.
La Russie a aussi déclaré avoir frappé une installation de maintenance militaire dans la ville de Mykolaïv, dans le sud du pays.
REPRÉSAILLES
La Russie s'est engagée vendredi à lancer de nouvelles frappes sur Kyiv et a déclaré avoir utilisé des missiles de croisière contre l'usine Vizar, en bordure de Kyiv, qui, selon elle, fabriquait et réparait des missiles.
Ces attaques font suite au naufrage, jeudi, du Moskva, navire amiral de la flotte russe dans la mer Noire.
Les Etats-Unis ont acquis la conviction que le croiseur Moskva a coulé après avoir été frappé par deux missiles ukrainiens, a déclaré vendredi un haut responsable américain.
La présence de navires de guerre russes en mer Noire, armés de missiles, laisse entrevoir une possibilité accrue de frappes contre l'industrie de défense et l'infrastructure logistique de l'Ukraine, a déclaré samedi l'armée ukrainienne.
Elle a également ajouté que la marine russe était active dans la mer d'Azov pour bloquer le port de Marioupol. L'Ukraine a annoncé vendredi se battre pour tenter de briser le siège de la ville de Marioupol où les combats font rage autour du port et de l'usine de sidérurgie Ilitch.
Le président ukrainien Volodimir Zelensky a par ailleurs annoncé vendredi, sur CNN, qu'entre 2.500 et 3.000 soldats ukrainiens étaient morts depuis le début du conflit entre la Russie et l'Ukraine, ajoutant que 10.000 autres avaient été blessés.
Selon le dirigeant, de 19.000 à 20.000 soldats russes auraient été tués depuis le début de la guerre. Moscou, de son côté, avait fait état le mois dernier du décès de 1.351 soldats russes et de 3.825 blessés.
Reuters n'a pu vérifier de manière indépendante les chiffres avancés par les deux parties.
Malgré les attaques russes, les ambassades françaises et italiennes ont toutes deux repris leurs activités dans la capitale ukrainienne pour la première fois depuis les premiers jours de la guerre, ont dit les ambassadeurs des deux pays, signe d'une amélioration de la situation à Kyiv.
(Rédaction de Reuters; version française Camille Raynaud, Kate Entringer et Gilles Guillaume)
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